Bonjour à toutes et à tous,
Nous sommes le 1er Juin 2021 et c’est la première newsletter de banco. Nous sommes 135 inscrits et je n’ai encore rien écrit, alors merci pour votre intérêt :)
Pourquoi cette newsletter ?
Comme je le dis ici, parce que je travaille depuis longtemps avec les entrepreneur·e·s sur leurs finances pro et perso et que c’est un sujet sur lequel vous avez bien du mal à vous informer.
Je vais donc simplifier le langage de votre banquier, sans jargon inexpliqué, pour vous aider à tirer le maximum de vos finances d’entrepreneurs.
Pourquoi ce nom banco ?
Vous vous souvenez certainement du jeu à gratter ? Et bien dans cette newsletter, nous allons gratter une case par mois du banco de vos finances.
Alors ayez conscience que ce n’est pas gagnant à tous les coups. Les cases ne seront pas toujours adaptées à votre propre situation parce qu’ici pour répondre aux plus grands nombre, on ne traitera ni des détails, ni des exceptions. Je m’excuse d’avance auprès de tous les résidents étrangers et toutes les sociétés en commandite…
Passons désormais à la première case de banco, car c’est ici que tout commence avec notre banquier.
🔎 5 choses à identifier pour bien choisir son banquier
1. Identifier son pouvoir de négociation 💪
La relation avec son banquier est une bizarrerie dans nos esprits. Sa casquette institutionnelle et réglementaire prend souvent le dessus sur sa véritable mission commerciale.
Avant toute chose, la banque c’est un commerce qui cherche à faire du profit à court, moyen et long-terme.
💶 Alors pour négocier avec son banquier, il faut savoir se situer sur l’échelle de sa rentabilité :
⛔️ Ensuite, déduisez le risque financier que vous représentez :
le risque d’impayé sur crédit dit - risque de contrepartie -
(A l’échelle n°1) Autant vous dire qu’un prêt entreprise de 100.000€ sur 4 ans à un taux de 1% rapporte (tout seul) 2.055€ à la banque 👉 L’entreprise doit représenter moins de 2% de risques d’impayés sur les 4 prochaines années pour obtenir son prêt.
(A l’échelle n°4) Mais si en complément des intérêts du même prêt, vous lui rapportez 2500€ par an avec : votre compte pro, votre compte perso, vos opérations, vos placements… 👉 L’entreprise pourrait alors représenter jusqu’à 12% de risques d’impayés sur les 4 prochaines années pour obtenir son prêt.
le risque d’amendes dans le cadre de sa lutte anti-blanchiment
le risque d’image ou de réputation. Pour les startups, celui-ci il marche aussi dans l’autre sens.
Trésorerie ❌ Placement financier : Il est important de préciser qu’un placement financier, c’est une épargne investie pour obtenir une rémunération. La trésorerie qui sommeille sur un compte courant n’est pas considérée comme un “placement financier”. En effet, le contexte économique de ces dernières années ne permet plus à notre banquier de se rémunérer sur la trésorerie sécurisée.
💭 Elle lui offre tout de même des perspectives de transformation en “placement financier” (à vous d’être convainquant) et elle permet de diminuer le risque d’impayé. Mais elle ne constitue plus à elle seule un levier de négociation.
2. Comparer les frais bancaire 💳
Chaque banque a l’obligation d’afficher publiquement ses tarifs, disponibles sur Google (particuliers, professionnels, entreprises…) dans une plaquette tarifaire. Elle correspond aux tarifs les plus élevés que la banque peut légalement pratiquer.
- Premier effet pervers, elles font en moyenne 25 pages… good luck !
- Deuxième effet pervers, elles ne tiennent pas compte de votre pouvoir de négociation.
👉 Si pouvoir de négociation, l’idéal est d’obtenir une proposition tarifaire par mail en fonction de ses opérations.
Comment comparer ses frais bancaires pro en quelques minutes ?
3. Le financement 💰
Ce n’est pas par hasard que l’examen attentif des conditions de financement arrive en troisième position.
Trop souvent, j’ai rencontré des entrepreneurs qui négociaient le taux d’un prêt que la banque avait déjà bien du mal à leur accorder. À vous qui vous reconnaissez, vous aimez les jeux risqués ;-)
Et trop souvent, les clients se contentent de négocier le taux du prêt sans comparer le coût global de leur banquier. Erreur…
✔︎ Première étape : examiner les conditions de financement et identifier les conditions les plus importantes à négocier.
✔︎ Deuxième étape : calculer le coût du financement.
🔎 Focus sur l’assurance emprunteur : elle rembourse les échéances de prêt si le dirigeant est en incapacité de travailler (pendant plus de 3 mois).
Le taux annuel du prêt est calculé chaque mois sur le capital restant à rembourser (1% x en moyenne 51 375€) - Si vous négociez -0,20% sur le taux du prêt, vous gagnerez 413€ sur les 4 prochaines années -
Tandis que le taux de l’assurance est calculé chaque année sur le capital emprunté à l’origine (0,45% x 100 000€) - Si vous négociez -0,20% sur le taux de l’assurance, vous gagnerez 800€ sur les 4 prochaines années -
💡 Vous comprenez alors que le taux de l’assurance constitue un meilleur levier de négociation que le taux du prêt. C’est bon à savoir surtout pour vos prêts immobiliers.
4. La preuve de marché 👍
Il est difficile de se rassurer sur les performances de son futur banquier. Les commentaires sur Twitter ou Google ne font pas la différence entre la saveur amère du crédit refusé et un mauvais service client.
☑️ Sans oublier que la meilleure preuve de marché que puisse vous apporter votre banquier, c’est d’accorder votre crédit avant d’ouvrir le compte ;-)
Des entrepreneur·e·s me demandent souvent s’ils doivent ouvrir leur compte pro pour demander un prêt ? Bien-sûr que non. Vous pouvez obtenir un accord de prêt par écrit avant d’ouvrir votre compte, si on vous dit le contraire… fuyez !
5. Feeling avec son conseiller 👔
Ça, bon nombre d’entre vous l’ont compris 🎶 “un bon banquier tient avant tout de son conseiller”. C’est celui qui vous représente au sein de la banque. Même s’il travaille dans une institution bien réglée, il passe plus ou moins de temps à faciliter la vie de ses clients et argumenter ses dossiers.
Par expérience personnelle, j’ai parfois retourné le dossier des heures afin d’obtenir un accord de prêt pour des clients que j’appréciais.
D’autres fois, je n’ai même pas transmis le dossier… Mais ça on l’écrit en tout petit.
Le facteur humain de votre banquier sera votre meilleur allié pour vous repérer dans ce chantier.
C’est celui avec qui vous avez envie de travailler ❤️.
C’est la fin de cette première newsletter de banco…
Pour choisir son banquier :
demander des mises en relation
discuter
observer
comparer
et faites confiance à votre intuition.
💡Vous pensez avoir le ou la meilleur·e banquier·e ? Si vous le partagez, c’est du business pour lui et un meilleur pouvoir négociation pour vous ;-)
Le mois prochain, nous découvrirons un tutoriel pour réaliser son propre dossier de prêt entreprise.
Vos retours sont précieux, alors n’hésitez pas à répondre à cet email.
Qu’avez-vous pensé de cette première édition ? Trop longue ? Trop simple ? Vous le saviez déjà ?
Qu’aimeriez vous lire dans les prochaines ? Où est-ce que vous avez le plus de difficultés ?
Vous avez des amis qui galèrent avec leur banquier·e ?
Envoyez-leur cette première édition :)
Bon début d’été à tous ⛱
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Avertissement : La newsletter banco est une initiative personnelle et non commerciale. Elle n’est affiliée à aucune organisation et ne comporte aucune offre et n’assure aucun service de banque, d’investissement ou d’assurances. Les informations présentées sur cette page vous sont fournies exclusivement à titre informatif. Je ne vous connais pas assez pour qu’elles puissent être considérées comme des conseils fiscaux, juridiques, d’assurance ou d’investissement, qui nécessitent une étude personnalisée de votre situation par un conseiller financier ou un professionnel de la fiscalité. Même si je m’applique à vous communiquer des informations fiables, elles peuvent évoluer, s’apprécier différemment et je peux même me tromper… donc ni leur exactitude ni leur exhaustivité ne sont garanties.